Cursus de formation pour les collectivités territoriales libyennes
Programme commun aux élus locaux et universités libyennes pour développer une offre de formation en direction des municipalités - donné en TunisieLibye : la paix et le développement passent par la formation des élus, en première ligne de la (re)construction des services publics locaux
La Libye est sortie des « années Kadhafi » (1969-2011) sans culture de démocratie ni de gestion publique locale. Ce manque a été exacerbé par la situation de conflit interne que vit le pays depuis 2011.Malgré cela, de premières élections municipales ont été organisées dès 2014 dans le pays.
Or, les défis et les attentes sont grands pour les élus locaux qui doivent trouver des solutions à l’absence criante des services publics locaux pour que le pays puisse prendre la voie du développement.
L’initiative de Nicosie, initiée par le Comité européen des Régions (partenaire de ce projet), a mis en valeur la priorité de renforcer les capacités des élus locaux libyens pour répondre à ces défis.
Un certain nombre d’initiatives ont été mis en place à destination des élus – séminaires, ateliers… Cependant, il existe un manque pour traiter des problématiques concrètes et immédiates de ces élus. C’est pourquoi CCDD, CCI et le Ciedel (les deux derniers étant membres du réseau international PROFADEL), s’impliquent dans ce programme qui vise à renforcer les élus locaux libyens à partir de leurs pratiques et à les aider à résoudre leurs problématiques immédiates de gestion et d’animation de leur territoire.
Mettre en place un processus de formation pérenne et ciblé sur les problématiques du moment, en associant les universités libyennes
Pour faciliter la reconstruction, les partenaires du projet ont axé leur collaboration avec les élus, les techniciens des collectivités locales et des référents des universités, avec deux objectifs :
- Mettre en place des cursus de formation « permanents » pour les autorités locales et leurs équipes, taillés pour répondre aux besoins immédiats du pays en termes de développement territorial et de décentralisation ;
- Et permettre un transfert de compétences en permettant aux universités libyennes de proposer des formations de haute qualité pour les collectivités territoriales – en constituant un groupe de formateurs venant de 9 universités libyennes (Universités de Benghazi, Ghariyan, Sabha, Sirte, Tobruk, Tripoli, Zintan, plus Beni Walid and Zawia). Ce groupe est constitué pour construire des parcours, les animer, et former de nouveaux formateurs.
Ces deux objectifs sont poursuivis de manière conjointe tout au long du projet avec une phase phase pilote qui a permis l’étude des besoins l’adaptation des contenus de formation aux problématiques des élus, puis une montée progressive en compétence des acteurs de la formation sur place.
Un projet qui accompagne une montée en puissance progressive et une autonomisation des cursus de formation
Phase pilote : formaction et identification des besoins
La phase pilote du projet propose de former les élus et universitaires libyens à partir des problématiques de terrain des élus. Ce travail à partir des pratiques permet d’identifier les besoins prioritaires des municipalités.
A partir de ces éléments d’identification, 6 modules de formation sont programmés et proposés par les formateurs de CCDD, CCI et le Ciedel.
Phase d’expérimentations : les nouveaux formateurs testent des modules
Des formateurs sont identifiés parmi les représentants des universités. Chaque université propose et teste un ou deux modules à destination des municipalités de son territoire.
Phase d’évaluation et de consolidation : montage de curriculums complets à partir des tests effectués
Après les retours de tests dans les universités, les différents partenaires du projet travaillent sur un curriculum complet de formation et sur les modalités de formation qui permettent d’atteindre les objectifs de renforcement.
Phase d’autonomisation
L’autonomisation se fait tout au long des phases 2, 3, 4. Mais cette 4ème phase vise à donner les clés de la formation aux acteurs libyens en :
- Finalisant la formation des formateurs et des référents des universités
- Identifiant le processus de certification des formations au niveau national pour aller vers des formations reconnues et certifiées
- Mettant en place le centre d’appui à la décentralisation qui pourra porter le cursus de formation