Améliorer la planification et les capacités de la Région en matière de transport et d'éclairage
Cette phase du programme doit permettre l'amélioration des services de bus et de l'éclairage à NouakchottLe contexte du projet : de nouvelles compétences pour la (jeune) Région de Nouakchott
La Région de Nouakchott (Mauritanie) a été créée en 2018 en lieu et place de la Communauté Urbaine de Nouakchott, après la tenue d’élections locales. C’est une zone urbaine qui compte environ un million d’habitants répartis dans les 9 communes. L’État Mauritanien a notamment transféré la compétence « planification et aménagement du territoire de la région » et plus spécifiquement « l’encouragement du développement du transport routier dans la région » et « la contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre des schémas d’infrastructures et de services d’intérêt régional » (comme par exemple l’éclairage public).
Le transport et la thématique liée de la sécurité dans l’espace public sont par ailleurs des problématiques centrales en termes de gestion urbaine de la ville de Nouakchott et répondent à une demande forte des habitants.
L’objectif du projet : améliorer les conditions de vie des populations notamment dans les quartiers périphériques
L’absence d’éclairage public dans les quartiers périphériques, le long des trajets des bus, en particulier aux arrêts de ceux-ci, est un facteur d’insécurité en particulier pour les femmes et les jeunes filles qui les empêchent de se déplacer la nuit tombée ou le matin tôt.
L’action vise à améliorer les conditions de vie des populations de l’agglomération, en particulier des quartiers périphériques, en mettant en place des modes de déplacements urbains sécurisés, abordables et moins polluants à travers une planification concertée entre les différents acteurs dont en premier lieu la société nationale de transport public (SNTP).
Pour atteindre cet objectif, la Région envisage de réaliser un diagnostic de l’existant, en vue d’élaborer un Plan de Mobilité Urbaine Durable (PMUD) et un schéma d’éclairage public en concertation avec les usagers, les ministères sectoriels et les opérateurs économiques. Dans une phase de mise en œuvre, des solutions identifiées comme étant les plus appropriées aux contextes du territoire seront développées à petite échelle sur quelques quartiers, afin de tester les conditions de réussite aux niveaux techniques et financiers, organiser les modèles économiques durables et assurer l’appropriation des usagers en vue de les étendre à l’ensemble de l’agglomération de Nouakchott
Déroulement du projet : une large phase de diagnostic avant la mise en œuvre de nouveaux services et le renforcement des capacités
Le projet d’amélioration de la mobilité urbaine et de l’éclairage public (sécurité) est prévu en 4 grandes phases (non linéaires) – déclinées sur au moins 4 ans :
- Améliorer les capacités de planification durable des secteurs du déplacement et de la sécurité urbaine tout en visant l’atténuation des effets du changement climatique dans la ville de Nouakchott. Cela passe par la Réalisation d’un diagnostic participatif de la situation du transport urbain et de l’éclairage public en s’appuyant sur les membres du réseau Participation Citoyenne des Territoires (RECOPACTE), et le lancement d’études participatives confiées à des bureaux spécialisés.
- Promouvoir l’intégration urbaine des quartiers périphériques de Nouakchott pour un développement urbain équitable et durable. Cela inclut notamment la mise en place de deux lignes de transport public test et du système d’éclairage public solaire sur le trajet de celles-ci ;
- Réunir les conditions pour développer les actions dans le domaine du déplacement urbain et de la sécurité à l’échelle de l’agglomération. Pour parvenir à cet objectif, les partenaires du projet prévoient un accompagnement et la formation des élus et techniciens de la Région en charge du transport et de l’éclairage public, la mise en place et la dotation en fonctionnement et équipement d’une unité de transport urbain et de l’éclairage public solaire, la mise en place et opérationnalisation d’un cadre de concertation sectoriel, la validation des opérations test par le suivi-évaluation et enfin la mobilisation des partenaires techniques et financiers ;
- Capitaliser et diffuser les pratiques pour améliorer les pratiques des villes en matière de développement urbain durable. Des échanges sont prévus entre partenaires de l’action et les villes membres de RECOPACTE et du FMDV ; des séminaires seront organisés pour le lancement et la clôture de l’action et un processus de capitalisation, production et diffusion de l’expérience est aussi compris.
Rôle des partenaires : un consortium pour répondre à la problématique, la Région garde la décision
Pour mener un projet de cette envergure un consortium de partenaires s’est constitué pour répondre à cette problématique : une collectivité territoriale française, le Grand Paris Sud (GPS), un réseau mondial des villes, le Fonds Mondial de Développement des Villes (FMDV), un réseau des Collectivités pour la Participation Citoyenne des Territoire (RECOPACTE, constitué de la commune V de Bamako, de la ville de Dakar, de la ville d’Évry, de GPS, de la Communauté Urbaine de Kayes, de la Région de Nouakchott et de l’Association Mauritanienne des Communes du Sud), et une université à travers le Centre International d’Études pour le Développement Local (Ciedel) de Lyon (France). Ce consortium bénéficie de l’appui financier de la Commission Européenne via le « Partenariats pour des villes durables ».
Concrètement :
- La Région de Nouakchott est maitre d’ouvrage et sera renforcée dans ses compétences à travers les différentes actions développées ; la décision publique (schéma d’éclairage,…) se fait au niveau de la région et de 9 communes qui la composent ; un groupe nommé « équipe projet» composée de fonctionnaires régionaux sera particulièrement mobilisé sur toutes les actions ;
- FMDV, Grand Paris Sud et le Ciedel, à l’origine de l’action avec la Région de Nouakchott contribuent à la conception, l’élaboration et l’exécution de l’action ; ces partenaires assureront l’appui à la mise en œuvre des différentes actions par l’équipe projet ;
- Les autres acteurs (Population de Nouakchott, Ministères et organismes sectoriels (transport, environnement, police…), investisseurs privés dans le secteur du transport public, transporteurs privés actuels… seront impliqués à différents niveaux de concertation.
Rôle spécifique du Ciedel autour du diagnostic, de la formation et du suivi
Le Ciedel aura notamment un rôle important :
- Pour les phases de diagnostic du déplacement urbain et de l’éclairage ;
- La formation et l’organisation de stage pour les élus et techniciens ;
- Le suivi-évaluation et la capitalisation d’expérience ;
- Plus globalement l’appui à la maitrise d’ouvrage