Le Réseau des Praticiens du développement, 1300 professionnels formés au CIEDEL
Un réseau pour faciliter la diffusion et l'évolution des pratiques de développementLe Réseau des Praticiens du Développement est un réseau professionnel composé des alumnis du Ciedel et des formateurs. Il est facilité par le Ciedel. Le Réseau se donne pour mission de contribuer à l’évolution des pratiques professionnelles de ses membres et au rayonnement des formations du Ciedel.
Principaux objectifs
- Développer les liens et les collaborations entre membres, dans une approche solidaire pour :
- Faciliter la venue en formation et l’accueil de nouveaux professionnels, de tous les pays, au Ciedel ;
- Participer à la valorisation des nouvelles compétences des néo-diplômés dans le secteur du développement local;
- Partager des opportunités de travail et collaborer pour valoriser les complémentarités des membres ;
- Encourager les échanges d’expériences entre les membres, au niveau national et international, pour maintenir les dynamiques d’ouverture, de dialogue et d’apprentissages croisés entamés en formation, notamment :
- Échanger à distance autour d’expériences concrètes ;
- Co-construire des savoirs à partir d’expériences lors de rassemblements locaux ou internationaux.
- Soutenir la vie et l’évolution des formations du Ciedel :
- Contribuer aux réflexions sur les métiers et l’évolution des formations du Ciedel en lien avec les évolutions du terrain, lors de temps de réflexion collective ;
- Apporter son expérience à la formation du Ciedel en participant par exemple aux jurys ou en apportant son témoignage professionnel auprès des participants aux formations ;
- Participer au rayonnement de la formation auprès des acteurs du développement.
Les actions mises en œuvre dans le cadre du Réseau contribuent à ces objectifs.
Composition du réseau : une soixantaine de pays et de nombreux acteurs représentés
Le Réseau est représenté au sein de plus de 60 pays. Les membres se situent majoritairement en France, en Afrique francophone et en Haïti, mais aussi en Amérique du Sud ou au Maghreb.
Les membres du réseau ont essentiellement des postes à responsabilités, voire de très hautes fonctions (Ministères, mandats d’élus, postes de responsabilité au niveau national dans des ONG…). Les fonctions sont souvent complémentaires pour faire changer les choses sur leurs territoires – avec des représentants de la société civile, des collectivités et du secteur privé.
Le réseau est très attentif à la politique genre. A l’heure actuelle, il compte 30% de femmes, dont certaines travaillent à des postes à haute responsabilités ; un chiffre qui demande à évoluer.
Un potentiel de changement important
Le Réseau s’appuie à la fois sur :
- la diversité de ses membres (origines géographiques, domaines d’intervention…)
- leur engagement pour le développement local
- leurs compétences et leurs responsabilités au niveau local, national ou sous-régional
L’engagement des membres et leur répartition dans le monde leur donne un potentiel d’innovation et de changement important.
Actualités du Réseau
Histoires d’alumnis
Samyla, dirigeante et militante d’ACDC (Association pour la Culture et le Développement Communautaire), une association Algérienne basée à Bejaia qui vise à accompagner l’évolution du tissu associatif local
« J’ai contribué à créer ACDC avec Nazim pour soutenir le développement communautaire. On a accompagné la montée en capacité de la société civile algérienne, sa mise en réseau, dès 1999. Notre réflexion c’était de créer du commun : qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ?
Au bout d’un moment on s’est rendus compte qu’il y avait un vrai travers avec des associations. Elles n’associent pas assez leur public. On a vu, par exemple, des projets pour les femmes créées sans les femmes. C’est là qu’on a commencé à penser développement local, pour mieux faire le lien avec la réalité du terrain. On s’est installés dans la localité de Béni Abbès et on a décidé d’agir sur ce territoire et d’y développer des projets. C’est-à-dire de localiser notre action en quelque sorte.
Aujourd’hui nous nous sommes redéployés dans la wilaya de Bejaia, dans le Nord-Est de l’Algérie. C’est une région qui borde la mer, et constituée d’innombrables villages dans les reliefs de l’arrière-pays. Nous ne voulons pas nous couper des réalités, gérer simplement des dispositifs techniques. Donc nous nous concentrons sur ce que l’on peut « faire ensemble » avec les autres organisations locales. En fait, nous essayons de garder un point d’équilibre entre militantisme et professionnalisme. »
Lucie est directrice du Bureau d’Architecture, Technologies Appropriées et Infrastructures Rurales dans la commune de Kalamu, en RDC, sur laquelle elle s’engage auprès de la jeunesse depuis de nombreuses années.
« Quand je suis arrivée sur mon poste j’ai tout de suite imaginé qu’il fallait « construire » quelque chose de nouveau et aussi trouver comment le financer. Je ne suis pas du tout une architecte, mon rôle est de lier la capacité technique de ma structure avec les besoins et les stratégies de développement. Comme dans la commune on a un problème majeur avec les déchets, je me suis dit qu’on devrait essayer de faire de cette insalubrité une opportunité économique. Nous voulions traiter à la fois le problème du manque de services publics autour des déchets mais aussi de la pauvreté. L’idée était de monter un projet de traitement des déchets et convaincre un bailleur de s’engager avec une mise de départ pour une phase pilote.
Grâce à cette mise, on a commencé à valoriser le travail de personnes très pauvres pour récupérer des déchets, en faire quelque chose, puis les vendre. On a produit des pavés avec du sable et du plastique, ou des sacs à partir de matériaux de récupération – et désormais une route à partir de ces pavés, puis un bâtiment en briques recyclées ! Notre ambition est de pérenniser au-delà du projet en utilisant l’entrepreneuriat des jeunes et en passant à plus grande échelle. Aujourd’hui, nous présentons notre projet dans différents milieux, y compris dans des foires agricoles parce que les agriculteurs ont des problèmes de pollution des sols. Les déchets, c’est vraiment un problème qui nous concerne tous, mais c’est aussi une ressource. »