Le bilan de l’année de formation (2017-18)
Les dernières sessions de formation pour l’année universitaire 2017-18 ont eu lieu fin juin au CIEDEL. L’occasion de faire le point sur une année riche en nouveautés, et quelques temps forts. Que retenons-nous de cette année de formation ?
La nouvelle formation citoyenneté
C’était la plus grosse nouveauté cette année : le nouveau cursus de formation « Citoyenneté et Territoires ». Derrière cet intitulé se cache une formation avec un rythme aménagé pour les professionnels ou les étudiants en double cursus (1 semaine par mois) qui cible particulièrement les questions de participation citoyenne, d’inclusion sur les territoires et de pouvoir d’agir des citoyens. Les deux modules phares de la formation (gouvernance locale partagée, projet de société sur un territoire) ont été expérimentés pour la première fois avec un petit groupe dans le contexte français – les bases de la formation étant communes à 7 centres de formation de 7 pays différents (Réseau PROFADEL) ! Cette nouvelle formation sera reconduite à partir d’octobre 2018.
Les deux stages terrain
Les stages terrains sont toujours un moment fort de la pédagogie mais aussi de la vie du groupe de professionnels en formation. Cette année, les professionnels ont d’abord exploré le territoire de Savoie pour le stage Diagnostic des stratégies d’acteurs. Au menu : un travail sur le développement touristique de la très jolie commune de Chanaz, développement perçu très différemment par les différents acteurs de ce territoire.
Le stage Évaluation et impact des actions de développement a lui été organisé dans la Drôme (Châteauneuf-sur-Isère). Les professionnels ont travaillé avec les MFR (Maisons Familiales Rurales) sur la mesure de l’intérêt local de la coopération – un thème nouveau et à fort enjeu : la plupart des organisations et des collectivités locales devraient, dans un avenir très proche, être amenées à travailler sur l’intérêt de leurs actions à l’international.
Le colloque internationalisation des villes et des territoires, au CIEDEL et à SciencesPo
En décembre, les professionnels en formation se sont impliqués dans un colloque international sur l’internationalisation des villes et des territoires organisé par le CIEDEL à l’Université Catholique de Lyon. Au cœur des réflexions actuelles sur la crise de la coopération décentralisée et les nouvelles stratégies de réseau des villes et des territoires, ils ont activement participé à la réussite du colloque, qui a mobilisé de nombreux acteurs des collectivités territoriales (Région Auvergne-Rhône-Alpes, Métropole de Lyon, CUF…), de l’enseignement et de la recherche (SciencesPo, CESSP, CNFPT…) et d’institutions nationales et internationales (AUF, Ministère des Affaires Étrangères, UE, Platforma, AFD…).
Les visas étudiants – les démarches pas toujours fluides
La formation du CIEDEL est reconnue pour son aspect interculturel : le CIEDEL revendique un ancrage à la fois français et international qui fait partie de son ADN, de sa pédagogie et qui est régulièrement cité en première position dans les évaluations de fin de formation.
Cette dimension interculturelle est garantie par deux éléments : les possibilités de financement de la formation professionnelle pour des publics hors France, et l’obtention des visas étudiants. Cette année peut-être plus que d’autres, l’obtention des visas a été compliquée dans certains pays – du fait entre autres de la géopolitique locale ou globale. Un conseil pour les futurs étudiants : en s’y prenant à l’avance, la situation se débloque dans la majorité des cas.
La richesse et la diversité des professionnels en formation
Malgré ces difficultés, le CIEDEL (et la ville de Lyon) ont eu la chance d’accueillir cette année des professionnels de 13 pays en plus des professionnels français.
Il est aussi intéressant de noter la variété des profils : élu local, éducatrice spécialisée, prêtre, juriste, salarié d’ONG… Le CIEDEL assume là son ambition de rassembler, mettre en lien les acteurs des territoires pour les aider à se comprendre et travailler ensemble au développement local.
De nouvelles thématiques qui émergent parmi les professionnels en formation
Ces professionnels ont beau évoluer dans des contextes variés, les formateurs constatent l’émergence de grandes préoccupations transversales communes à l’ensemble des professionnels – et citoyens.
La question des migrations est au cœur des préoccupations ; le CIEDEL contribue d’ailleurs à un travail sur la thématique migration en Région Auvergne-Rhône-Alpes. Les questions de paix et de sécurité sont aussi portées par les professionnels d’un certain nombre de pays : ils se questionnent sur leur sécurité en tant qu’agents de développement, mais aussi leur rôle pour travailler globalement sur les problèmes d’insécurité et les montées d’extrémismes. Enfin, les questions climatiques, notamment d’adaptation, font partie des grandes préoccupations transversales des étudiants.
L’atelier de prospective sur le futur des métiers du développement
L’année universitaire s’est terminée par un atelier de prospective dense qui a réuni des anciens étudiants du CIEDEL (membres du Réseau des praticiens du développement) et quelques professionnels en fin de cursus de formation. L’atelier a permis d’ouvrir la voie pour un travail de fond sur l’évolution des métiers du développement à un horizon à 30 ans, qui interroge d’ailleurs sur la place, la posture et les compétences des agents de développement local aujourd’hui, et ce dont ils auront besoin pour demain.