Formation à distance : les progrès rapides des professionnels
Avec les nouvelles restrictions sanitaires mises en place en France au mois de novembre, les professionnels en formation au CIEDEL sont revenus – temporairement – à la formation à distance. La promotion précédente s’était admirablement adaptée au passage en formation à distance au printemps 2020 – tout comme l’équipe enseignante. Pour cette nouvelle promotion, c’est plutôt l’heure de la « maturité numérique » avec des participants très autonomes qui passent rapidement du présentiel au distanciel.
Qu’est-ce qui a changé en 2020 pour la formation professionnelle ? Au CIEDEL, à la fois beaucoup et très peu. Commençons par le beaucoup, car 2020 n’est sûrement pas une année comme les autres en formation.
Usage du numérique dans la formation : des pas de géants pour les professionnels en formation…
Les professionnels en développement formés au CIEDEL se sont beaucoup adaptés en 2020 pour pouvoir continuer à échanger, collaborer, travailler, malgré la distance. Parmi les compétences développées, l’apprivoisement rapide de nouveaux logiciels mais aussi le développement d’une forte flexibilité pour passer d’un outil à l’autre. Se lancer dans de nouveaux outils numériques fait sans doute moins peur en novembre 2020 qu’en février 2020. Concrètement en novembre les étudiants ont :
- Rédigé et finalisé leur rapport de diagnostic collectif (suite au stage « diagnostic des stratégies d’acteurs » à Confluence, Lyon) à distance ;
- Suivi des cours à distance, avec Teams – avec un système de classes virtuelles permettant les travaux de groupe ;
- Développé un groupe d’entraide avec des outils légers et réactifs (groupe Whatsapp…) ;
- Travaillé collectivement à distance pour des travaux de groupe, ce qui demande à la fois de s’organiser (qui a quel rôle ?) et d’utiliser judicieusement les outils disponibles (produit-on collectivement sur un même document ou chacun son tour ? etc.).
- Restitué des travaux à distance
- …
Nous notons depuis septembre que les participants aux formations ont eu besoin de moins d’appuis individualisés et ont globalement plus facilement résolu les problèmes qu’ils ont pu rencontrer pour s’adapter à cette formation numérique. Cela ne veut pas dire qu’ils
… et un approfondissement des outils pour l’équipe enseignante
Du côté de l’équipe enseignante, l’approfondissement des usages se poursuit aussi. Si l’adaptation à de nouveaux logiciels (Teams qui a remplacé Lifesize pour les visio…) a surtout demandé des ajustements techniques, les formateurs ont trouvé des marges de progression plus significatives à plusieurs niveaux :
- Sur l’intégration des formateurs « ponctuels » (comme Parfait Randrianitovina qui a contribué au module sur la décentralisation). En novembre, ces formateurs ont été complètement intégrés aux espaces pédagogiques en ligne et ont notamment pu contribuer directement, notamment sur Moodle (qui permet d’organiser et stocker les ressources mises à disposition des participants) ;
- Sur le « lissage par le haut » des compétences de formation à distance, puisque tous les formateurs du CIEDEL ont désormais expérimenté et pratiqué, comme participants et comme formateurs, des sessions de formation à distance, sur des formats variés. La capitalisation d’expériences dans l’équipe permet de mieux partager les différentes expérimentations ;
- Sur la diversification des outils d’animation : les formateurs mobilisent désormais plus de techniques et d’outils d’animation à distance. Mémo-languages, brainstormings ou votes rapides sur Wooclap… On se rapproche de ce qui se fait en formation en présentiel, parfois en gagnant en fluidité. Cette nouvelle expertise permet donc de diversifier les situations d’enseignement à distance ;
- Et plus globalement sur la fluidité de l’expérience de formation à distance, à mesure que la maitrise des outils se renforce.
D’autres idées sont aussi en germination, notamment autour de l’invitation de professionnels pour des interventions ciblées pendant la formation. Ces interventions sous forme d’échanges/témoignages étaient réguliers en formation présentielle, mais « l’abolition » de la distance ouvre la voie à des interventions courtes en provenance de territoires de travail plus lointains, donc plus diversifiés. Un aspect sur lequel les formateurs souhaitent encore travailler.
La formation à distance : pas question de faire des compromis sur la pédagogie pour adultes
Ces changements enthousiasmants ont permis un bon retour des professionnels en formation après le premier module à distance en novembre (Processus et dynamiques de décentralisation). Ceci sans doute parce que le CIEDEL a fait le choix de faire le moins de compromis possibles sur sa pédagogie de formation pour adultes.
Les échanges d’expériences et les travaux collectifs, dans un groupe toujours aussi interculturel (13 pays représentés, et des postes très variés), restent au cœur de l’expérience de formation. Les formateurs accordent une grande importance à ce travail autour de la pratique des participants. C’est d’ailleurs une pédagogie qui s’accorde plutôt bien à la formation à distance – en évitant les trop longues séquences où le participant est passif devant un écran – moins productives.
Malgré ces constats positifs, nous attendons cependant avec impatience de retrouver le groupe en salle – un format qui permet aussi des échanges informels plus faciles et un échange humain différent. Les formations mixtes (présentiel – distanciel) représentent sans doute en cela une perspective intéressante pour la formation professionnelle des acteurs du développement.