2021, une année pour mobiliser les nouvelles compétences et rebondir
Pour tous les acteurs de développement, à Toamasina (Madagascar) comme à Vaugneray (France), à Lima (Pérou) comme à Zorgho (Burkina Faso), l’année 2020 qui s’achève a été une année d’incertitudes, de perturbation, de remise en cause permanente : nouveaux besoins, nouvelles contraintes, nouvelles pratiques, nouvelles perspectives également… Si l’activité a été parfois ralentie, l’année n’a pas été de tout repos même si elle a permis (parfois sous la « contrainte ») de réfléchir à de nouvelles pratiques. Toutes ces expériences devraient être utiles pour 2021 et pour la suite.
Pour 2021, nous sommes donc optimistes sur la capacité des acteurs du développement local, et de ceux qui les accompagne (comme le CIEDEL) de se réinventer, de faire pousser les graines semées l’an dernier.
Renouer avec les échanges et les formations « in situ » et augmenter la relation avec les outils à distance
Le travail et la formation à distance devraient nous aider à bien lancer ce début d’année, toujours placé sous le signe de la vigilance sanitaire (avec toutefois l’espoir concret d’une fin de crise), mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives d’échanges d’expériences et de collaboration entre professionnels. Les dynamiques de coopération peuvent se trouver renforcées par la combinaison de ce travail à distance et du contact « réel« , des visites in situ, etc.
Renforcer les partenariats, les vrais, pour savoir trouver des solutions au fil de l’eau
2021 pourrait aussi bien être une année de confirmation et d’accélération pour les partenariats, les vrais, ceux qui permettent à des organisations ou des territoires de gagner en résilience en s’entraidant, en développant une relation de long terme leur permettant de trouver des solutions en commun, d’exploiter leurs complémentarités… bref de se faire plus confiance. Le CIEDEL a le privilège d’être engagé dans des coopérations de long terme, par exemple la coopération entre la Région de Tombouctou et la Région Auvergne-Rhône-Alpes (25 ans) ou la coopération entre des communes de la Région du Ganzourgou et du Grand Reims depuis plus de 10 ans.
2021 pourrait aussi être une année qui contribue, dans la lignée de 2020 à faire prendre conscience à la fois de notre interdépendance planétaire et de la nécessité de rechercher des solutions locales, adaptées à chaque contexte mais cohérentes au niveau régional, national et mondiale faisant vivre ainsi le concept de subsidiarité active de Pierre Calame.
A ce titre, 2021 permettra peut-être de (re)mettre en perspective la domination écrasante de l’approche projet et de son « hyper normalisation » – qui présente un certain nombre d’avantages mais diminue en parallèle cette capacité des acteurs à travailler ensemble et d’ajuster leur action au fil de l’eau, écarte souvent les plus petits opérateurs et restreint les capacités d’innovation au bénéfice du « business as usual ».
Et questionner le sens de nos actions
En 2021, nous sommes aussi tous un an plus âgés. Et cela nous donne un peu plus de recul sur nos actions. Comme chaque année difficile, l’année dernière nous a permis de réfléchir en particulier à : la stabilité de nos sociétés, de nos territoires, les modèles qui les construisent et les contraignent (pour le meilleur et pour le pire), les fragilités et les forces de nos organisations et des individus qui les font avancer…
En résumé, nous avons pu (ou devrions pouvoir) questionner le sens de nos actions. Et c’est aussi ce que nous souhaitons pour 2021 : penser et construire les pratiques de développement pour le changement social, plutôt que dans une approche mécanique et normative.
C’est ce que nous nous efforcerons de travailler avec les professionnels en formation au CIEDEL et avec tous nos partenaires.