Appui à la maitrise d'ouvrage du PASEP au Burkina Faso
Programme pluriannuel sur l'eau et l'assainissement mené dans plusieurs communes du Burkina FasoContexte burkinabé sur le plan de l’eau et de l’assainissement
La faiblesse de l’accès à l’eau et à l’assainissement au Burkina Faso est un des facteurs qui entrave la réduction de la pauvreté et limite les possibilités de développement économique. Au cours des quinze dernières années, le pays a fait des progrès dans l’amélioration de l’accès de la population à l’eau et dans une moindre mesure à l’assainissement. Le taux d’accès national à l’eau potable a augmenté de 10 points en 10 ans.
Une progression constatée mais insuffisante
Mais au-delà des taux d’accès se pose la question de la qualité et de l’accessibilité du service. On observe que les taux de panne ainsi que les dysfonctionnements des programmes Eau et Assainissement sont élevés, particulièrement en milieu rural. L’impact de l’assainissement des eaux usées sur la santé publique est aussi limité par la trop faible gestion du traitement des boues de vidange et des latrines.
Les élus communaux et leurs services peinent à assurer l’exercice des compétences qui leur ont été déléguées dans le cadre de la décentralisation, faute de formation et d’accompagnement.
Pour faire face à cette double problématique (d’accès et de gestion des ouvrages) Reims Métropole puis l’agence de l’eau Seine Normandie ont appuyé le Projet d’Amélioration du Service de l’Eau Potable du Burkina Faso (PASEP) dès fin 2007. Le projet est mis en œuvre par le Ciedel et Eau Vive en convention avec les communes concernées et l’ONEA (Office National de l’Eau et de l’Assainissement).
Le projet : Contribuer à l’atteinte des ODD en matière d’eau et d’assainissement au Burkina Faso à travers le renforcement de l’exercice de la compétence eau par les communes
La stratégie du projet visait à expérimenter des démarches d’appui pour permettre un fonctionnement pérenne et de qualité des services publics locaux de l’eau et de l’assainissement. Le projet a été mis en place dans un nombre limité de communes (une vingtaine). L’objectif étant, à partir des pratiques mises en place, de diffuser des modules de formation en direction des 351 communes du pays. Les communes Burkinabées sont maîtres d’ouvrage de l’ensemble des travaux réalisés en matière d’eau et d’assainissement sur leur territoire et bénéficient du travail de renforcement des capacités que propose le PASEP.
Le point après 2 phases de projet
Au terme de la deuxième phase du projet, l’évaluation externe réalisée faisait apparaître que la mise en œuvre de démarches innovantes, comme le renforcement de capacités de CCEAU (Comités Communaux de l’eau et de l’assainissement), avait permis une nette amélioration de la majeure partie des réseaux AEP (Adduction d’Eau Potable) et PMH. Certains dégagent des fonds conséquents (permettant de réinvestir) et ils délivrent un service public de qualité, fiable et équitable.
Toutefois, les résultats restent fragiles. Notamment à cause des évolutions politiques nationales, qui ont amené à un remplacement des autorités locales élues, interrompant le processus de renforcement des capacités.
Une 3ème phase a donc été proposée pour que le processus soit intégré sur le long terme, indépendamment des changements d’élus.
3ème phase de projet
Des actions sont prévues pour assurer la pérennité du projet et des ouvrages influeront sur différents plans : technique (durabilité des équipements), financier (viabilité de l’exploitation du réseau), organisationnel et politique (accompagnement des communes), environnemental et enfin socioculturel(prix et accessibilité de l’eau).
Dans la continuité des deux premières phases du projet, le Ciedel assure la maîtrise d’ouvrage déléguée et fournit un suivi régulier durant toute la période. A partir de ce suivi, l’équipe projet fait le point chaque trimestre sur l’écart entre programmation et réalisation et éventuellement reprogramme les trimestres à venir.
Cette 3ème phase du projet s’articule autour de 3 objectifs majeurs :
- améliorer les services d’eau potable et d’assainissement dans les 19 communes concernées par le projet ;
- compléter le panel d’expériences acquis depuis 2007 pour fournir une réelle banque de données de formation au CEMEAU, qui a en charge sa diffusion et valorisation dans le cadre de cycles de formation ;
- Dans le domaine règlementaire, le projet contribuera à faire évoluer les textes et leurs modalités d’application en matière de délégation du service public de l’eau, en particulier en zone rurale, en faisant remonter les expériences du terrain.